Olivier Messiaen : Quatuor pour la fin du temps (1940)
pour violon, violoncelle, clarinette et piano
50’
La naissance de cette œuvre reste un évènement majeur, autant pour la puissance symbolique d’un acte de création parmi les horreurs d’une guerre meurtrière que par son importance musicale.
Liturgie de cristal
Vocalise pour l’Ange qui annonce la fin du temps
Abîme des oiseaux
Intermède
Louange à l’Éternité de Jésus
Danse de la fureur pour les sept trompettes
Fouillis d’arcs-en-ciel pour l’Ange qui annonce la fin du temps
Louange à l’immortalité de Jésus
sont les huit mouvements qui composent ce quatuor, écrit et créé en captivité. Le nombre huit représente « l’éternité, […] la lumière indéfectible, l’inaltérable paix ». Olivier Messiaen ouvre ainsi une réflexion sur le mystère de l’éternité, avec la singularité mystique qu’on lui connait.
Aspirant à une rythmique hors du temps, Messiaen cherche à mettre fin aux notions traditionnelles du temps musical, les remplacer par une nouvelle vision, une fin du temps comme fin du passé et du futur franchissant ainsi le seuil vers l’éternité. Pour cela, il use des valeurs ajoutées, des rythmes augmentés et diminués, des rythmes non rétrogradables, et élimine les temps égaux. Par ailleurs, Messiaen s’inspire de rythmes grecs et hindous, de chants d’oiseaux, et de modes à transposition limitée, dans cette œuvre unique et puissante.
Nous proposons ce concert aujourd’hui, presque 80 ans après la fin de la deuxième guerre mondiale. Pendant toute cette période, pas une année ne s’est écoulée sans qu’une guerre n’éclate quelque part sur terre. Aussi, ce programme s’impose comme une nécessité pour le public et pour les interprètes eux-mêmes, un besoin fort de partager toujours et encore le message de cette composition remplie d’espoir et de lumière.