Fecimeo propose un programme aux sonorités enchantées au travers le prisme des œuvres de Clara et Robert Schumann, agrémentées de la touche personnelle de Tristan Murail. Un voyage éphémère dans l’instant merveilleux de l’enfance…
Robert Schumann : Märchenerzählungen op 132 (1853)
pour clarinette, alto et piano
15’
Après les Märchenbilder écrites quelques années plus tôt pour alto et piano, Robert Schumann plonge une nouvelle fois dans le monde merveilleux des légendes allemandes en composant ces Récits de contes de fées pour clarinette, alto et piano. C’est l’une de ses dernières œuvres avant de sombrer complètement dans la maladie. Les quatre mouvements qui la composent évoquent pourtant la joie, la tendresse, la rêverie et semblent pleins d’espoirs.
Clara Schumann : Piano Trio in g minor op.17 (1846)
pour violon, violoncelle et piano
30’
Pour sa première œuvre de musique de chambre, Clara Schumann choisit le trio avec piano, effectif pour lequel son mari n’a encore jamais composé. Les quatre mouvements de ce trio démontrent le style romantique très personnel de la compositrice et font voyager l’auditeur dans une palette d’émotions variées, tant poétiques que lyriques.
Tristan Murail : Une relecture des Kinderszenen de Robert Schumann (2019)
pour flûte, violoncelle et piano
20’
Robert Schumann compose les « Scènes d’enfants » pour piano à 28 ans. Amoureux de Clara Wieck, il voit en elle un idéal de pureté et d’innocence et lui envoie ce recueil en écrivant : « Est ce une réponse inconsciente au sens des mots que tu m’écrivais un jour : tu me fais parfois l’effet d’un enfant ! S’il en est ainsi, tu verras que les ailes ont poussé à cet enfant… Tu prendras sans doute plaisir à jouer ces petites pièces, mais il te faudra oublier que tu es une virtuose. Il
faudra te garder des effets, mais te laisser aller à leur grâce toute simple, naturelle et sans apprêt. » Clara deviendra sa femme deux ans plus tard.
Tristan Murail propose une relecture personnelle de ces treize courtes pièces. S’il respecte le texte original, l’orchestration (flûte, violoncelle et piano) amplifie l’espace sonore et opère comme une recolorisation de l’œuvre originale. Les différentes combinaisons de timbres et modes de jeu donnent à entendre une musique qui nous est familière mais avec des sonorités inconnues, presque magiques.